Le Feu et la Foi : Chroniques Andalouses - Tome 1

7ème siècle de l’Hégire, quelque part aux confins de l’Occident. Sur une terre si douce et pourtant noircie par les flammes de la guerre, un peuple à l’agonie réclame à cor et à cri des hommes qui sauront venger son martyre et le préserver de l’épée des terribles envahisseurs venus du Nord.

Seul héritier d’un clan décimé, orphelin à l’enfance plongée dans le sang et les larmes, Mûsâ ibn Ibrâhîm est désormais un jeune et redoutable guerrier qui ne plie le genou que devant l’Unique. Muhammad (le fils de celui qui l’a affranchi des griffes de l’ennemi, seigneur aussi idéaliste qu’implacable) rêve, lui, d’une nouvelle ère de justice et de vertu, d’un monde où les croyants retrouveraient honneur et liberté.

Bientôt, le sort d’un pays tout entier se trouvera entre les mains de ces deux hommes aux destins inextricablement liés par la foi, la passion et l’espoir. Ensemble, ces chevaliers du bien forgés au feu des épreuves s’élèveront d’une terre brisée pour changer l’Histoire, entre batailles, coups d’éclat, trahisons et révolutions…

Points forts :

• Thème central : La fin d’al-Andalus, entre perte d’un monde et renaissance intérieure.
• Auteur érudit : Issa Meyer, connu pour son style profond et engagé, mêle spiritualité, histoire et narration.
• Style littéraire accessible, tout en conservant une grande richesse d’analyse.
• Approche pédagogique : idéale pour les lecteurs francophones souhaitant mieux comprendre le legs islamique en Europe.

À propos de l’auteur :

Issa Meyer est un écrivain franco-musulman, passionné d’histoire et de spiritualité. Ses œuvres se distinguent par une plume à la fois poétique et rigoureuse, et une volonté constante de reconstruire une mémoire musulmane consciente et enracinée.

Gharnâtah, Muharram 678

Les premiers rayons du soleil émergent à peine de derrière les puissants sommets du Jabal ath-Thalj. Voilà une trentaine de minutes que la voix forte et mélodieuse des muezzins a déchiré le silence de la nuit, faisant écho de colline en colline — comme pour nous rappeler qu’ici, nous sommes encore les maîtres de nos âmes.

La fraîcheur de la matinée, accentuée par la légère brise qui descend des montagnes, ne laisse en rien présager la lourde chaleur qui s’abattra d’ici quelques heures ; quelques nuages hésitants embrassent le sommet des monts encore enneigés.

En contrebas, la ville s’éveille déjà. Les croyants, je le devine, se dispersent dans les étroites ruelles depuis la grande mosquée, ouvrent leurs échoppes, emplissent peu à peu les cours, les marchés, les bains ; sans doute le muhtasib a-t-il pris le relais de la garde de nuit et entamé sa patrouille depuis peu.

Par-delà les faubourgs, des cohortes de paysans se répandront bientôt dans la vaste plaine fertile pour entretenir ses rangées d’oliviers, ses jolis vergers, ses jardins luxuriants, ses bosquets d’orangers, de grenadiers, de citronniers, d’amandiers et ses parterres de fleurs qui s’épanouissent de part et d’autre des eaux du Shanfl — qui n’impressionnent plus guère personne à cette période de l’année. (...)